le sophrologue répond à « Comment faire pour aller mieux ? » : gérer ses émotions, des situations difficiles, etc. le psychologue cherche à répondre au « pourquoi ? » de ces émotions ou états de fait.
Pourquoi dit-on que la sophrologie et la psychologie sont différentes ? Car disons-le d’entrée de jeu : la sophrologie et la psychologie sont deux méthodes complémentaires.
Il n’est pas rare de voir des psychologues pratiquer la sophrologie ou envoyer des clients à des sophrologues. De même, les sophrologues travaillent régulièrement avec des psychologues et peuvent, en accord avec le client, transmettre des dossiers sensibles.
Certains sophrologues peuvent utiliser des techniques d’aides psychologiques et mentales, en fonction de leurs cursus et de leurs formations. De même, certains psychologues vont se former à la sophrologie pour élargir leur arsenal thérapeutique.
On observe également cette complémentarité lors des séances. Ainsi, le travail sophrologique peut faire émerger des images, des couleurs, des souvenirs qui pourront être mobilisés avec un psy. A l’inverse, évoquer un vécu lors d’une séance psy pourra permettre d’aborder ensuite plus en profondeur les ressentis corporels et émotionnels lors d’une séance de sophrologie.
Par ailleurs, on tend à l’oublier, mais dans les faits, le sophrologue certifié est un thérapeute ! S’il n’est pas formé pour établir un diagnostic, ni pour donner son avis ou intervenir sur un traitement en cours, il peut toutefois compléter très utilement de nombreuses prises en charge en collaboration avec le corps médical ou thérapeutique (dont les psychologues), voire accroître l’efficience de traitements et d’autres thérapies.
Mais alors, pourquoi dit-on que la sophrologie et la psychologie sont différentes ? En quoi consistent ces différences ? Qu’est-ce que je vais trouver chez un sophrologue que je ne trouverais pas chez un psy (et inversement).
Je vous propose de le comprendre en apportant des réponses simples à quatre questions souvent posées.
NDLR : Cet article se veut pédagogique et ne pourra prétendre aborder en profondeur les multiples courants et formes de thérapies (1) qui parcourent chacune des disciplines.
Par commodité, dans la suite de l’article, j’utiliserai le terme “psychologie” pour aborder l’ensemble des “psys” (psychologue, psychothérapeute, psychanalyste, psychiatre, psychopraticien). (2)
Quelle différence entre Sophrologie et Psychologie?
Pour faire très simple, on pourrait dire de façon très (trop?) schématique : la sophrologie s’occupe de la conscience et la psychothérapie de l’inconscience.
Pour aller plus loin, mais en restant (toujours trop) schématique, on pourrait dire :
- le sophrologue répond à « Comment faire pour aller mieux ? » : gérer ses émotions, des situations difficiles, etc.
- le psychologue cherche à répondre au « pourquoi ? » de ces émotions ou états de fait.
Si on voulait résumer de façon plus complète, on pourrait formuler ainsi :
– La sophrologie est une méthode psycho corporelle qui a pour objectif d’apaiser les symptômes corporels et retrouver un état de bien-être. Elle donne donc la priorité aux sensations corporelles et accueille ces messages du corps sans jugement ni interprétation. La compréhension de ce qui “se passe dans la tête” passe par celle du corps. C’est pour cela qu’elle est particulièrement efficace pour les personnes qui souffrent de symptômes psychosomatiques (maux de ventre, sensation de difficulté à respirer, oppression thoracique, palpitations cardiaques, tensions musculaires …). La sophrologie va chercher à agir sur les manifestations des symptômes de la souffrance pour les amoindrir en activant des prises de conscience. Le travail se fait dans un état de conscience entre veille et sommeil dans lequel les barrières psychiques sont abaissées.
Cette forme de thérapie est dite “brève” et vise à l’autonomie.
– On définit la psychothérapie comme « un traitement psychologique pour un trouble mental, pour des perturbations comportementales ou pour tout autre problème entraînant une souffrance ou une détresse psychologique qui a pour but de favoriser chez le client des changements significatifs dans son fonctionnement cognitif, émotionnel ou comportemental, dans son système interpersonnel, dans sa personnalité ou dans son état de santé. »
Le psy*** se préoccupe donc avant tout de la souffrance psychique de la personne qui consulte. Le corps est essentiellement abordé comme le lieu d’expression des symptômes.
C’est une méthode plus longue que l’accompagnement sophrologique.
Ces différences se traduisent alors dans le déroulement des séances. Ainsi, si une séance psy*** va essentiellement être axée autour de la parole (certains thérapeutes pourront y ajouter des jeux de rôle ou des médiations thérapeutiques comme l’art, etc.), une séance en sophrologie va alterner temps de parole et temps de pratique (relaxation dynamique, exercices de visualisation, etc.).
A noter que seuls les psys sont à même de poser un diagnostic et seuls les psychiatres ont le droit de prescrire des traitements médicamenteux.
Doit-on parler de son vécu ?
Le sophrologue n’essaie pas de chercher la cause de la situation de mal-être. Du moins, pas en première intention. Mais elle permet à la personne de mobiliser ses ressources pour y faire face et retrouver un état de bien-être rapidement. Les temps d’échange sont plus courts qu’en psychothérapie, ils sont centrés sur le vécu de la personne pendant les exercices.
Le sophrologue ne questionne pas la personne sur son passé, son vécu. Toutefois, il reste un professionnel de la relation d’aide et la personne reste donc libre de s’exprimer sur son vécu si elle sent que cela est juste et utile.
La sophrologie se centre donc principalement sur la personne et ses ressentis.
A l’inverse, un psy***cherche à faire émerger des éléments inconscients de par un questionnement précis et la plupart des thérapies (car il y a toujours des exceptions…) est plutôt basée sur la parole et l’expression du vécu.
Est-ce que la sophrologie n’est quand même pas un peu similaire avec la psychologie ?
C’est compliqué. La psychologie ne s’intéresse pas à la même chose que la sophrologie et n’aborde pas les difficultés sous le même angle. Mais dans tous les cas, sophrologues et psychologues peuvent travailler en excellente complémentarité.
SI nous abordons chaque discipline sous sa forme la plus pure, nous pourrions dire que :
- Le psychologue se préoccupe avant tout des difficultés et de la souffrance psychique de la personne qui consulte et le corps est essentiellement vu comme le lieu d’expression des symptômes.
- Le sophrologue va chercher à agir sur les manifestations de ces symptômes pour les amoindrir et elle va travailler en premier lieu en curatif pour traiter le problème immédiat puis en préventif pour favoriser un mieux-être.
Mais on observe une forme d’hybridation des disciplines.
Beaucoup de psy*** se forment à la sophrologie pour proposer une approche psycho corporelle en séance. De même, des sophrologues vont se former à certaines formes de thérapies psy*** afin d’aller plus loin dans la compréhension de la situation de son client et dans l’aide qu’il peut apporter.
Mais alors, c’est quoi un(e) sophrothérapeute ?
On va continuer de faire simple : le sophrothérapeute ajoute à la sophrologie une dimension psychothérapeutique.
Le sophrothérapeute est un sophrologue également formé à la relation d’aide (même si techniquement, tout sophrologue devrait être formé à la relation d’aide, mais là encore… “c’est compliqué”).
Ses connaissances en psychologie et psychopathologie lui permettent d’accompagner vers le mieux-être les personnes en détresse psychologique grâce à des outils thérapeutiques utilisés en psychologie.
Comme en sophrologie, on va utiliser des états de conscience modifiés pour avoir accès à de précieuses ressources positives jusqu’alors bloquées et souvent inconscientes.
Axée sur l’écoute du corps (émotions, sensations…), la sophrothérapie permet de faire le lien entre le vécu des évènements présents et son histoire personnelle.
La sophrothérapie amène ainsi la personne à prendre conscience de ses fonctionnements et de sa manière d’appréhender les événements du présent selon des schémas du passé. Elle l’aide alors à s’en libérer s’ils sont dépassés.
Conclusion
Psychologie et sophrologie forment donc une excellente combinaison et les deux peuvent travailler en excellente complémentarité en travaillant sur deux plans différents. Les deux disciplines sont tellement complémentaires que les praticiens tendent à se former à chacune d’elles.
Chacune de ces thérapies a ses limites et chaque individu peut être plus ou moins réceptif à l’une ou l’autre des thérapies.
Et au final, seule la personne saura quelle forme d’accompagnement et quel praticien lui conviendra le mieux.
L’essentiel est de faire la démarche d’aller consulter pour se faire aider. Seul face à soi le changement ne peut pas s’opérer.
Convaincue de l’intérêt et de la complémentarité des deux disciplines, je propose une thérapie brève alliant la sophrologie et la psychothérapie. A travers l’écoute du corps, elle vous amène à prendre conscience de vos fonctionnements et de votre manière d’appréhender les événements du présent selon des schémas psycho-comportementaux appris souvent dès l’enfance. Vous pourrez découvrir les ressources parfois refoulées ou oubliées qui sont présentes en vous. Elles permettront d’initier un changement positif pour vous libérer des croyances limitantes et identifier ce qu’il vous faut pour installer un mieux-être.
Démarche active vers un processus de changement profond et d’autonomie, elle s’adresse donc aux personnes qui souhaitent faire un lien entre leur histoire et une situation du présent.
(1) Dans notre société moderne, caractérisée par l’abondance des techniques et le libre choix, on recense de 300 à 400 formes de psychothérapie
(2) Psychologue, psychothérapeute, psychanalyste, psychiatre, psychopraticien … quelles différences ? La différence principale résulte de leur formation et de leur qualification.
- Un psychologue est un professionnel qui a obtenu un diplôme universitaire dans le cadre d’un Master de Psychologie (5 ans d’études). Il traite des troubles psychiques et travaille souvent à partir d’une batterie de tests pour poser son diagnostic.
- Un psychothérapeute est un professionnel qui a suivi une formation en psychopathologie. Seuls les psychologues, psychanalystes ou médecins peuvent obtenir ce titre, qui est désormais protégé et réglementé.
- Un psychanalyste est un professionnel formé à la théorie analytique et qui a suivi lui-même une psychanalyse pendant plusieurs années. Il est formé soit à l’Université soit au sein d’une école privée de psychanalyse.
- Un psychopraticien est un professionnel qui a suivi des formations en psychothérapie dans des écoles et instituts privés et non universitaires.
- Un psychiatre est un médecin qui s’est spécialisé en psychiatrie et dans la prise en charge des maladies. En tant que médecin, il est le seul “psy” à pouvoir prescrire des médicaments.